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  • : Le titre de ce blog est "regards". Regards sur le monde, regards sur les autres, sur les amis, sur les êtres qui marquent ma vie, sur les laissés pour compte anonymes qui meurent de notre indifférence et ne survivent que de notre regard.
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30 décembre 2006 6 30 /12 /décembre /2006 16:57

Porteuse d'offrandes XII ème dynastie - Deir el-Bahari

Dans les premières années de sa vie, Rahotep était plutôt taciturne, et il se mélait peu aux jeux des enfants du village. Il préférait les promenades solitaires sur le sentier écrasé de soleil qui serpentait entre les collines pelées jusqu'à la carrière de granit. Là, il contemplait des heures durant les ouvriers qui extrayaient sans relâche des entrailles de la terre les blocs destinés aux demeures royales, aux temples et aux séplutures. Il était fasciné par l'habileté des tailleurs de pierre qui faisaient surgir sous leurs ciseaux les formes parfaites à la gloire de l'Horus d'Or.

Avec l'adolescence, Rahotep commença de nourrir pour l'architecture une véritable passion. Kheti le surprenait parfois, qui dessinait avec une brindille sur le sable les plans d'un palais imaginaire, avant d'effacer rageusement de son pied les ébauches qu'il produisait avec peine. Pour aussi maladroits qu'ils parussent, les dessins de Rahotep révélaient une harmonie et une sensibilité étonnantes et il arrivait à Kheti de penser que son fils, sans en avoir conscience, était habité par l'esprit du grand Imhotep.

Un soir que le père et le fils rentraient au village, harrassés de fatigue et inondés de sueur après une journée de labeur, Rahotep remarqua sur le bord du chemin un objet à l'éclat inhabituel. Se penchant pour le ramasser d'instinct, il se figea soudain, la main en avant, comme pétrifié par ce qu'il venait de découvrir.

Kheti posa sa houe (setep) et s'accroupit afin de mieux voir. A demi dissimulé sous un roc, brillait un pendentif d'or, sur lequel étaient délicatement gravés des caractères semblables à ceux que traçaient les élèves scribes sur les ostracas.

- Dois-je le ramasser, père ? demanda Rahotep qui ne savait s'il pouvait même toucher la médaille qui concentrait les feux de Rê.

Kheti réfléchit un instant, manifestement mal à l'aise.

- Si cette...chose a attiré ton regard, c'est que Dieu l'a voulu ainsi, dit-il dans un souffle. Laissons Maât guider nos gestes.

Il n'avait pas fini ces paroles que le pendentif entra en incandescence sous les rayons du couchant, et refléta sur le front de Rahotep une lueur orangée. Khéti contemplait son fils sans pouvoir prononcer une parole. Le jeune garçon, comme hypnotisé, paraissait boire chaque grain de lumière puis, lorsque le soleil disparut derrière l'horizon, il tendit la main et se saisit du bijou qui répandit dans sa paume une chaleur bienfaisante.

(c) Musefabe 2006   

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commentaires

L
Je crois que ce texte est passé un peu inaperçu en raison de l'actualité chargée de la fin d'année 2006. Et c'est bien dommage.J'avoue avoir quelques lacunes concernant l'Egypte (et si ça ne concernait que l'Egypte, ce serait génial, d'ailleurs !!) et je dois donc avoir recours à une encyclopédie pour comprendre Maât, les feux de Rê (je ne connais que ceux de l'Amour, mdr), etc... Mais ça n'ôte rien au charme de ton texte, à l'envie que j'ai de me plonger dans ce récit.Ma curiosité est telle que je brûle de savoir ce qui se passe après que Rahotep ait ramassé le médaillon.Biz'Lutine
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